La mise en conformité : RGPD

Un peu d’histoire

En 1974, un scandale éclate concernant le fichage des citoyens français, appelé “projet Safari.

Le ministère de l’Intérieur projette de collecter et interconnecter des données en provenance de la Sécurité sociale, du Trésor public et de la police.
Dans le contexte de l’après-guerre, l’inquiétude monte quant au fichage des citoyens et des risques de dérive.

En 1978, la loi informatique et liberté est votée, créant la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, la CNIL, une autorité administrative indépendante.

Par la suite, la marchandisation des données, puis la traçabilité (au quotidien, nous laissons des traces informatiques) vont pousser le législateur à fixer de nouvelles règles vis à vis du secteur privé : directive du 24 octobre 1995 (transposition 6 août 2004), renforcement des obligations des entreprises et nouveaux pouvoirs pour la CNIL : les sanctions financières.

Puis vint l’explosion des technologies qui “surveillent” les personnes : objets connectés, géolocalisation… Mais aussi les problématiques sécuritaires (liés au terrorisme notamment…), qui nécessitent de la surveillance. Le règlement européen de 2016 en a découlé.

C’est la fin des déclarations à la CNIL, remplacées par l’obligation de documenter sa conformité : principe de responsabilité.
La CNIL se voit doter d’un régime de sanctions administratives beaucoup plus fort : 4% du chiffre d’affaire mondial d’une entreprise ou jusqu’à 20 millions d’euros.
Le règlement prend aussi en compte la circulation des données hors de l’Europe.

La CNIL

La CNIL est une autorité administrative indépendante, crée en 1978 par la loi Informatique et Libertés.

Elle est composée d’un Collège de 18 membres issus du Sénat, de l’Assemblée Nationale, du Conseil d’Etat entre autres et d’une équipe d’agents contractuels de l’Etat.

Ses missions :

  • Informer et protéger les droits
  • Accompagner et conseiller
  • Anticiper et innover
  • Contrôler et sanctionner


La CNIL en Bref

La mise en conformité

L’entreprise (ou affilié) est responsable de sa conformité : transparence et responsabilisation.

L’entreprise doit s’assurer que les personnes sont informées de leurs droits, des conditions de collecte… : principe de transparence.
La collecte des données doit reposer sur une des 6 bases légales (licéité) : consentement, contrat, obligation légale, intérêt légitime, sauvegarde des intérêts vitaux, intérêt public.

Cette collecte doit être loyale et transparente au regard de la personne concernée, avoir une finalité légitime et respecter le principe de minimisation.  La durée de conservation des données actives doit être limitée, elles sont alors supprimées ou archivées ou anonymisées.

L’entreprise doit documenter sa conformité : tenir à jour un registre des traitements et l’accompagner de tous les documents en relation (les mentions d’information, les formulaires de consentement, les procédures d’exercices des droits, les analyses d’impact…)

Le registre des traitements contient la liste des traitements de données et pour chaque traitement, des informations sur ce traitement : les parties prenantes, les catégories de données, à quoi elles servent (la finalité), qui y a accès, leurs temps de conservation, leur sécurisation…
Sa constitution permet de s’interroger sur les données dont l’entreprise à réellement besoin, la base légale de la collecte, la durée de conservation des données, la pertinence (principe de minimisation).

La CNIL publie un nouveau modèle de registre simplifié et elle met aussi à disposition son propre registre des traitements.

L’entreprise doit s’assurer que les droits des personnes sont bien respectés (accès, rectification, opposition, effacement).
Elle doit prévoir des procédures pour pouvoir respecter ses droits.
Le RGPD introduit 3 nouveaux droits : portabilité, limitation du traitement, décision individuelle automatisée.

La notion de sécurisation des données est beaucoup plus forte et toute violation de données doit être déclarée.

La CNIL propose quelques outils pour améliorer cette sécurisation.

Dans certains cas, l’entreprise doit nommer une DPOData Protection Officer.

Pour tous les traitements à risque c’est-à-dire susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes concernées, notamment lors de traitements de données sensibles, le responsable de traitement devra conduire une analyse d’impact complète, faisant apparaître les caractéristiques du traitement, les risques et les mesures adoptées.

La CNIL met à disposition un outil open source le PIA pour faciliter la conduite et la formalisation d’analyses d’impact relatives à la protection des données.

Le Youtubeur « Cookie Connecté » a collaboré avec la CNIL pour réaliser une vidéo sur le RGPD.

Se faire accompagner

Guides de la CNIL

4 modules pour s’initier au RGPD et débuter facilement sa conformité.

  • module 1 : le RGPD et ses notions clés
  • module 2 : les principes de la protection des données
  • module 3 : les responsabilités des acteurs
  • module 4 : le DPO et les outils de la conformité

Élaboré par des juristes et experts de la CNIL, ce MOOC propose une vingtaine d’heures d’auto-formation au travers de 6 modules :

  • le RGPD et ses notions-clés,
  • les principes de la protection des données,
  • les responsabilités des acteurs,
  • le DPO et les outils de la conformité,
  • les collectivités territoriales,

Le guide pratique de sensibilisation au RGPD des petites et moyennes entreprises a uniquement pour objectif de sensibiliser les PME à mettre en œuvre leurs propres dispositifs de protection des données, dont elles sont seules et entièrement responsables.

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